Bon Baisers de Goa. — Bella Donna.
Alazario Benvenga
Nul n'était plus relaxant que l'atmosphère produit par la solitude totale. Pour une fois, même sa voix ne résonnait pas dans sa tête, comme s'il était plongé dans un genre de sommeil éveillé. Cette bataille l'avait amoché et à vrai dire, il ne savait pas vraiment comment il s'était démerdé pour se retrouver ici. Scotché dans un simili-lit d'hôpital, Makoto venait de troquer son habituel accoutrement qui lui donnait cet air agressif pour une parure de bandages, signe d'un mec qui venait de se faire casser la gueule quelques temps auparavant.
Et encore, pour quelqu'un qui s'était fait marbrer comme ça, Makoto semblait bien tenir le coup. Il se redressait le plus lentement possible afin de ne pas rouvrir les plaies bandées et d'éviter de noyer ses draps dans son propre sang, constatant qu'en effet, il venait d'essuyer une sacrée branlée. Une branlée si forte qu'elle l'envoya presque dans un genre de flashback incohéreeeeeeent.
——————————————————L'ambiance de la journée laissait à présager que le mauvais temps pourrait pointer le bout de son nez à n'importe quel moment, comme si le temps prévenait de la venue d'une emmerde de plus pour le jeune homme qu'était Makoto à l'intérieur de ce flashback malicieux. En effet, cette scène rappelait même des souvenirs au narrateur, le ciel gris, le vent qui soufflait anormalement fort pour une journée de printemps et surtout... Un Makoto en costard.
Cela faisait bien longtemps que l'on ne l'avait plus vu munis de ce genre d'attirail, en réalité, il n'avais mis ces vêtements que pendant cette courte periode de sa vie ou il servait la famille Leoxses... enfin, à condition que son employeur actuel ne compte pas dans ce genre de schéma.
Accompagné d'une dizaine d'hommes de main, il attendait au niveau du port, cigarette au bec, un invité de marque. Enfin, d'après les dires du dirlo. Une visite de courtoisie, typique de la noblesses, ces genres de conneries qui ne faisaient rire qu'eux. Les riches avaient de bien belles manies pour s'enculer discrètement, puis à vrai dire, Makoto se doutait bien que son employeur avait quelque chose à gagner en recevant un noble d'un autre pays dans son domaine.
Donc, il avait envoyé son meilleur homme sur le coup, un certain Uemura Makoto, mais ça, vous le saviez déjà bien entendu. Étant donné que dernièrement, les nobles avaient développé une mode de balade en carrosse, il attendait donc avec le cocher ; cramant cigarette sur cigarette a l'affut du premier bateau avec l'étendard d'un autre pays que celui de Goa.
— Faudrait qu'ils se magnent le cul, ma Donna prépare du ragoût pour le dîner... Depuis quand est-ce qu'on doit faire le taxi pour une autre personne que Maître Leoxses ? Déclara le cocher qui semblait s'impatienter de plus en plus tandis que le brun, lui, entama l'avant dernière clope de son paquet.
— En plus, si j'arrive en retard à la maison, elle risque de me foutre dehors... et ou est-ce que je vais aller ? Dans le Grey Terminal avec tout ces min... Un regard perçant vint interrompre la phrase du cocher. Il y avait des sujets tabous à ne pas évoquer en présence de Makoto, lui, il avait déjà mangé du pain dans du pain... Autant dire que même avec toute l'imagination du monde, ça avait toujours le goût du pain.
Makoto enchaîna donc a la suite du cocher.
— Ouais, j'suis d'accord, ça commence à trop traîner cette connerie... Puis, moi aussi j'ai rendez-vous avec Donna. Les gars racontent qu'elle est aussi bonne que sa cuisine. — Touché... fils de pute. Déclara le cocher, en état de seum infini suite à la pique de Makoto..
— Je suppose que ça fait un partout non ? J'veux dire, un bouseux qui mange des cafards au petit dej' ne doit pas voir plus loin que ça... j'me trompe ? ☼ Touché. 
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