† Momoiro, le pays des travelos !Vous savez, un endroit ou même le capitaine d'un bateau vous demande cinquante fois si vous êtes bel et bien sur de vouloir accoster ici n'est jamais bon signe... En vrai, il avait tout à fait raison. Comment diable un type comme Makoto aurait bien pu passer du temps sur une île qui, au premier coup d'oeil, ne sentait pas bon ? Une île rose, déjà ça suffisait à comprendre que ce n'était pas son lieu de prédilection... quant à la population locale, autant dire que l'époque du dépotoir lui manquait.
Quand on croise son premier travelo, on est choqué. Quand on en voit une centaine, on est effrayé ! Le nombre de fois ou il s'était fait dragué par un travelo était impensable. « Tu es mignon toi ! » « Quel bel homme » et j'en passe, ces adjectifs, qui sorti de la bouche d'une femme, sonnaient aussi bien qu'un pianiste professionnel étaient juste horribles à entendre ici.
— Qu'est ce que je fous ici... Putain. Pensait-il avec une légère sensation de dégout au fond de la gorge. Tout ça à cause d'un homme, un seul. Celui qui était le plus apte a l'envoyer dans des coins comme ça... Je le deteste... quand je vais rentrer il va m'entendre, c'est sur ! Qui de mieux que son employeur favori aurait pu l'envoyer en mission « diplomatique » sur une île de travesti. Kamabakka hein ? Qu'est-ce que cet endroit pouvait lui apporter ? Makoto ne cherchait pas réellement à le savoir, tout ce qu'il voulait, c'était s'en aller, le plus vite possible, de cet endroit.
Cependant, il ne pouvais partir, munis d'une lettre « D'une importance capitale » d'après les consignes il se devait d'aller l'apporter au chef de cet endroit. Mais putain, ce que c'était difficile de se déplacer dans ce pays avec la boule au ventre. Pour la première fois, Makoto éprouvais de la peur pour autre chose que le fait d'avoir les poches vides. Si bien qu'il se déplaçais toujours dos au mur, jetant des regards à droite à gauche, comme s'il était poursuivi par la mort en personne.
Poings sérrés et regard empli de haine, il tentait de se donner un air intimidant pour passer sans encombre l'armée d'hommes-femmes. Cette escapade jusqu'à l'hôtel ou était censé avoir lieu le rendez-vous se passa miraculeusement sans encombre, contrairement à ce que le brun pensait. Il s'attendait à ce que tous les travelos du coin se jettent sur lui de part sa beauté qui ferait trembler de joie même la plus innocente des femmes...
— AAAAAAAH PUTAIN ! Il venait de blesser son égo, et ça se ressentait, une aura enflammée vint l'entourer faisant s'écarter tout ceux qui marchaient à coté de lui et qui le regardait déjà bizarrement à la base.
Il avait marché, marché, marché et encore marché. Il commençait à s’énerver de plus en plus, il ne trouvais pas l'hôtel, malgré les indications qu'on lui avait donné
— À coté d'une boutique de parfum... mais y'en à partout bordel ! Puis finalement... il prit les devants, pour parler à un type, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à quelqu'un de normal.
S'approchant doucement, il analysait d'abord, de dos, la personne qu'il souhaitait interroger. Rien à signaler à première vue, le dialogue s'échangea alors.
— Hey dis moi, je recherche l'hôtel de la Reine poilue, tu saurais pas où elle est ? S'il aurait su à qui il avait à faire, il n'aurais sans doute pas échangé une seule parole, il lui aurait juste décollé le dernier des coups de genou dans l'oeil afin d'ôter la vue a cette jeune dame qui se faisait passer pour un homme... À croire que ce n'était pas possible de trouver quelqu'un de normal.
C'était avec dégout qu'il écouta attentivement les paroles de cette... « Fomme » au visage doux, mais caché derrière une barbe postiche. Sans même lui dire aurevoir, tel le rustre fils de pute qu'il était, il se mit à contempler sa main.
— Qu'est-ce qu'il m'arrive... d'habitude, j'laurais juste éclaté comme un cafard... j'suis en train de devenir une lavette, vivement que je me casse d'ici. Pensait-il à voix haute alors qu'il se dirigeait, cette fois avec de vraies indications, vers l'hôtel.
Et pour le coup, les premières indications étaient claires, cependant, elles auraient sûrement du préciser que la rue entière était une parfumerie ambulante. Des vendeurs à la sauvette aux boutiques spécialisées en passant par les échoppes sauvages, tout était une parfumerie... même les Parfum-vesti... Des travelos en costume de parfum.
Les portes s'ouvrèrent, laissant le brun apercevoir le décor de la pièce, bien trop rose à son goût. Cela-dit, il n'était pas ici pour admirer le paysage, il avait bel et bien une mission à remplir. Immédiatement, il s'avança vers la réception pour annoncer sa présence ici, avant de s'installer sur l'un des fauteuils du salon de l'accueil.
Il n'avait pas attendu bien longtemps, son « client » venait d'arriver et bien entendu, comme toutes les choses de cette île, il n'était pas normal.
- Spoiler:
Un mec bizarre de plus. Génial, cependant, il était celui avec qui Makoto devait traiter, autant dire qu'il avait laissé tomber tout les cotés de « voyou » qu'on aimait bien lui coller. À peine arrivé, il invita le brun à se faire une accolade, invitation qu'il avait décliné en restant parfaitement enfoncé dans son fauteuil.
— Pas le temps pour les conneries, asseyez vous qu'on discute, j'ai pas la moindre envie de rester ici plus longtemps. Un rictus vint se placer sur le visage de l'homme avant qu'il ne prenne place sur le fauteuil situé en face, envoyant son équipe de gardes du corps au loin d'un geste de main.
— Nous pouvons discuter mon garçon, que me vaut l'honneur de ta visite. S'exclamait le travelo avec une légère pointe d'arrogance.
— Dire que tu as fait un si long voyage ne serait-ce que pour me rencontrer. Makoto ne répondit point, à la place, il s'était contenté de sortir une carte de sa poche. Mais pas n'importe laquelle, une carte de tarot, la numéro quinze ; celle censée représenter le diable.
— Vous savez qui je suis, vous avez certainement du recevoir un appel il y a quelque temps, cessez de me prendre pour le dernier de cons.Le dernier qui a tenté cette stratégie avec moi n'est plus là pour le raconter aujourd'hui. Le jeune homme marqua un silence à la fin de sa phrase, le regard du travelo quand à lui se transforma en un regard intrigué. Il avait certainement de quoi gérer un individu comme lui sur place, les gardes auraient sûrement fait l'affaire, cependant, il le laissa poursuivre en l'écoutant attentivement.
— C'est simple, nous sommes au courant des relations que vous entreteniez avec Darius Perceval Leoxses et notre but est de poursuivre sur cette bonne voie. Le travesti marqua un temps de réflexion avant de poursuivre, il venait de se rendre compte qu'il n'avait effectivement pas affaire à n'importe quel voyou du coin, c'était quelqu'un qui avait des relations auprès de la noblesse de Goa. Le travesti reprit, cette fois avec un ton ferme, mettant de côté son « rôle » de travelo.
— Darius Perceval Leoxses n'est plus, les nouvelles vont vite... Mais qu'est-ce qui me fait dire que vous me seriez d'une quelconque aide pour plus tard ? S'exclamait-il, pensant avoir touché un point sensible.
À ça, Makoto répondit d'un simple geste, qui affola les gardes du corps qui commençaient à mettre leurs mains sur leurs holsters pour prévenir d'une quelconque menace. Il n'avait fait que montrer le creux de sa main.
— C'est... vide, vous êtes con ou quoi ? Poursuivit de nouveau le travesti. Le brun sourit, avant de laisser une flamme danser sur celle-ci.
— C'est très simple, apportez nous soutien, financier comme logistique et cette flamme se déchainera contre vos ennemis. A la suite de cette phrase le jeune homme se leva, saisit le visage du garde le plus proche...
— Vous allez comprendre. L'incompréhension du garde était telle qu'il poussa un hurlement avant même que la flamme ne viennent le carboniser intégralement, un torrent de flammes venait de s'échapper de la main de nôtre protagoniste brûlant le visage de l'homme, lui faisant fondre sa peau avant de le carboniser intégralement... Aucun bruit ne se fit entendre, hormis un rire terrifiant de la part du travelo.
— Moi, le comte Nikolaï m'engage à respecter l'accord convenu, je contacterai l'organisation dès que possible...— Excellent. S'exclama Makoto.
Sur ce, comte, je prends congé. Puis, il sortit de l'hôtel, clope au bec, prêt à rentrer chez lui.
† XV - THE DEVIL