Une nouvelle aube II [RP SOLO]

Je n'avais pas aussi bien dormi sur les mers depuis bien longtemps, mais malheureusement cette maudite cloche se met à sonner pour annoncer le petit-déjeuner... Me levant avec une certaine nonchalance, je prends bien mon temps afin de me préparer et de m'habiller pour rejoindre Barlock au repas avec le reste de l'équipage. Prenant ma pitance, je rejoins l'orc en face-à-face en lui passant le bonjour. Je n'avais pas tant parlé que ça avec lui, à vrai dire, je ne connais même pas son rôle sur ce navire ni la mission de ce dernier.

- Oh juste... Barlock, pourquoi vous vous baladez sur Grand Line avec ce navire aux allures... Agressive ? Vous faites des raids sur d'autres îles ?

L'orc se gratte la barbe tandis qu'il garde une miche de pain déjà croquée dans sa main droite avant de répondre à ma question :

- Et bien pour t'expliquer là situation, avec la venue des hommes-poissons et des Minks, notre peuple subit quelques... Dommage collatéraux si on peut dire ainsi, comme tu t'en doutes, notre métabolisme est habitué à certaines maladies, mais pas à celle habituelle des autres races. En tant que médecin en chef de la colonie, je cherche à travers Grand Line différent remèdes afin d'améliorer nos soins sur Makgora.

- Oh... Je vois, ce genre de problème n'est pas réellement important dans mon cas étant donné que je suis déjà morte. Vous avez perdu beaucoup de personnes ? Combien de personnes habitent sur cette île ?

- Oarf, on est environ 200 colons avec 100 autres habitants qui mélangent Minks et Homme-Poisson. Ce n'est pas une grosse force militaire, mais on se défend bien. Et la nature nous aide aussi un peu

- La nature ? Pourquoi toutes ces armes au juste, tu ne m'as pas répondu à ce sujet.

- Sur Calm Belt, tu n'es pas sans savoir que les monstres marins sont nombreux et il faut de l'artillerie lourde pour les abattre sans problème. Nous n'avons pas d'utilisateur de fruit du démon parmi nous ou alors que très peu. Et les guerriers que nous avons sont vite submerger par le nombre sans cette force de frappe. D'ailleurs, c'est un minks qui a créer ce navire en se basant sur notre technologie. Zemeckis, il est assez... Spécial, mais c'est un génie à l'état pur et brut, tu tarderas pas à le connaître, d'ailleurs ta cousine est son assistante. Pour ce qui est de la nature, la faune et la flore est très hostile, mais nous l'avons apprivoisé pour nous en servir comme défense, monture ou compagnon de combat.

- Je vois...

Beaucoup de choses à assimiler une nouvelle fois et visiblement, Calm Belt est bien plus coriace que les îles de Grand Line, ce qui me paraît normal, après... Est-ce pire que le Nouveau monde, je ne pense pas. D'ailleurs, je pense que je vais garder les informations de Jamil que j'ai en ma possession pour moi. Je n'ai pas envie de déprimer mon peuple et qu'il garde espoir que notre civilisation renaîtra de ses cendres.

- Tu es sûr que c'est une bonne idée que je vienne... ? Et si on ne me croyait pas... ? Et si au final, je me retrouve dans une de vos cages jusqu'à ce qu'on trouve un moyen de réellement mettre fin à mes jours. Je t'avoue que je suis perplexe... Je ne comprends pas pourquoi insister sur ma venue.

- Notre peuple veut des réponses, et c'est toi qui va-nous les apporter, et puis... Qui sait, peut-être que finalement, tu redeviendras celle que tu étais. Et que tu cesseras de constamment penser au passé et te voir plus dans l'avenir ou dans le moment présent.

- Nous verrons cela...

- TERRE EN VUE !!!

Assez surpris, je regarde l'orc médecin dans les yeux avant de vite finir mon repas pour sortir et contempler l'île au milieu de cette mer si calme. Sortant donc de la salle à manger, je vois enfin cette île qui annonce peut-être pour moi un renouveau et le début de tout autre chose.

Lorsque je sors pour monter sur le pont principal, je m'attendais à un peu de vent sur mon visage ou une douce brise légère afin d'avoir la cape au vent et voir l'île où ma race perdure, seulement non. On était sur Calm Belt, cependant, la terre était belle et bien en vue, une île assez... Plate en soi, il y avait bien quelques rochers ou arbre vu de loin, mais ça ressemblait à de la savane, une véritable brousse ou la vie y semble rude et la loi du plus fort est indispensable.

Quelques palmiers sur la plage avec un troupeau d'animaux totalement inconnu à ma mémoire et à mon regard. On dirait... Une espèce d'éléphant cependant, les défenses étaient bien plus petites et se trouvent sur le menton. Formant une courbe vers l'arrière, elles ne servent à rien vu comme ça en tout cas... Alors que la machine de ferraille et de flamme s'approche de la côte, Barlock attrape ce qui s'apparente être une corne de brume, le bruit sortant de cet engin est beaucoup trop fort pour la taille du petit objet et le son résonne jusqu'à l'autre bout de l'île limite vu la puissance sonore du truc.

Après un certain temps, nous accostons enfin l'île ou un ponton semble être installé pour qu'on puisse poser pied à terre. Au bout de ce dernier, il y avait une petite cabane avec ce qu'il semble être un Homme-poisson un peu pataud, sandale, petite chemise aux motifs marins de couleur blanc et orange ouverte et bien petite pour sa corpulence, un short en lin et la présente d'un tatouage bleu sur la peau-rouge corail de l'homme poisson dépassant un peu sur le cou.

- Franchement... Arrête avec ton truc, tu me sors de ma sieste à chaque fois avec un sursaut effroyable. Je peux préparer les Phorus rapidement, tu sais ?

- Tu as le compte ? Rajoute donc en une, on a une invitée.

L'homme poisson se gratte la tête et me regarde un instant avant de pâlir un peu puis regarde Barlock :

- Rassure-moi... Tu sais qui s'est hein ?

- Ne t'occupe pas de ça Maoï, elle est des nôtres et elle va expliquer à mon peuple sa situation...

Soupirant un peu, l'homme-poisson du nom de Maoï repart donc derrière sa cabane ou pas mal de bruit d'oiseaux imposant se fait entendre :

- C'est quoi un Phorus ?

- C'est la monture qu'on utilise pour retourner au village, c'est la créature la plus rapide sur les longues distances et ça évite rapidement les prédateurs de l'île. Cependant, c'est une espèce têtu et vaut mieux avoir un bout de viande sur soit pour les calmer et les obliger à obéir. On leur donne la récompense à la fin du trajet.

- Et... Ça ressemble à quoi ce truc ?

Aussitôt demandé, aussitôt Maoï revient avec une horrible autruche trop grande à mon goût avec une selle sur le dos. Assez... Surprise devant cette créature, je n'avais aucune idée de comment ça se guider un truc pareil. Il voulait vraiment que je monte cette chose ?!

- Je ne vais pas monter ça... Si ?

Barlock rigole un peu et me tape dans le dos :

- Ne t'inquiète pas, c'est sans danger, et puis... Tu as peur ? Je pensais que la grande Flèche Noire avait oublié ce sentiment.

- Je n'ai pas peur, je vais juste être ridicule, j'ai déjà monté des chevaux, mais pas une autruche qui ressemble plus à un dinosaure qu'à autre chose.

- Ne fais pas ta diva, on y va.

Soit... Je n'avais pas vraiment le choix, et de ce que je comprends, les créatures de l'île ne sont clairement pas tendres avec les humanoïdes, je suis du gibier ici visiblement, les animaux de Makgora doivent avoir un lvl assez terrifiant pour que Barlock et les siens utilise ces montures. Ou alors c'est juste une histoire de gain de temps et de pratique. Montant sur mon Phorus, je perds un peu l'équilibre dans les premières secondes ce qui fait crier un peu ma monture avant de me stabiliser.

- Le voyage va être long Barlock ?

- On sera arrivé dans trois heures environ. Et pas de pause en route !

- Pardon ?! Trois heures sur cette autruche géante ?!

Voilà environ plus deux heures que je me trimballe sur le dos de cette chose, j'avais l’impression d'être encore sur la mer durant une tempête dans le Nouveau Monde pour vous dire à quel point ça balance cette chose quand on est dessus. Mais bon, j'avais réussi à prendre le coup de main sur la bête et je la manier comme bon me semble. En tout cas, nous étions proches du but, la troisième heure n'allait pas tarder à s'écouler et mon postérieur allait pouvoir se reposer également de tout ce remue-ménage. Je n'avais pas beaucoup parlé avec le reste de l'équipage que Barlock avait emmené, mine de rien, ils étaient bien une vingtaine pour diriger le monstre de fer sur lequel je suis venu sur cette île.

Cependant, la boule au ventre me prenait un peu, non pas à cause du mal des transports ou des secousses de l'autruche bizarre, mais parce que j'allais retrouver ma race que j'ai quittée de force il y a plusieurs années maintenant... Je n'étais plus la même, et j'étais chez Barbe Noire... Qui allait me croire ? Est-ce que ça n'allait pas être trop dur pour eux de savoir la vérité ? Peut-être que je devrais broder histoire de mieux faire passer la pilule, j'étais assez perturbé. C'est à ce moment que Barlock me sort de mon état pensif en m'adressant la parole :

- Tu n'as pas à t'en faire... On va te croire Jessie, dis leurs ce que tu as vaincu et vu, et si tu dis la vérité, il le verront dans ton regard.

- Tu sembles lire en moi comme dans un livre ouvert... C'est perturbant.

- Je suis médecin, je connais ma race, et je connais la psyché, je vois quand quelqu'un est troublé... Et tu l'es, même beaucoup plus que tu ne le penses...

Je reste un peu silencieuse à ses mots, détournant un peu le regard, cependant, il m’interpelle une nouvelle fois en m'indiquant qu'on arrivait. Levant le regard, je pouvais le voir, ce village, mais... Pas vraiment un village normal, il y avait des tours de garde, un décor assez... Agressif et tribal avec des os et des cornes ou défenses en guise de décoration. Les bâtiments étaient faits de bois et de métal à la couleur noir tandis que les toits étaient faits d'une brique très rouge sang.

Cependant pas de portail pour empêcher de rentrer, sans doute en construction vu le chantier non loin des deux tours encadrant l'accès du village. Le relief naturel de la zone faisait en sorte de protéger les habitations et d'empêcher l'intrusion de bête sauvage en dehors des accès qui sont gardés par des tours. Alors que je me rapproche avec ma monture des portes, je pose pied à terre avec le reste du groupe avant de rencontrer ce qui semble être les deux vigies. L'un est un Dreadman, à la peau verte comme Barlock cependant lui, il avait de plus longues oreilles un peu comme les miennes et surtout un bras manquant. Certainement perdu durant une bataille très ardente vue, le regard de guerrier qu'à l'homme. L'autre est un minks, un humanoïde panda avec un morceau de bambou dans la bouche. Je me demande bien comment il a pu chopper un truc ici avec la météo et la faune actuelle...

- Styx, Manny, heureux de vous voir toujours en vie, je reviens avec quelques nouvelles trouvailles pour notre village ainsi que... Une ancienne camarade.

Je me rapproche donc du Dreadman du nom de Styx avant de retirer ma capuche, l'homme semble me regarder avec une certaine mélancolie, sans doute les souvenirs du pays.

- Oh... Je vois, heureux de vous revoir, capitaine... Il fut un temps où j'ai travaillé pour vous. Mais j'ai bien changé depuis, il est normal que vous ne me reconnaissiez pas... Et vous avez changé aussi d'ailleurs...

J'étais assez surprise d'entendre cela, le panda lui ne disait rien, les bras croisés, il se contentait de discuter avec Barlock sur je ne sais quoi au sujet de traitement ou de médicament.

- Il est vrai que les années peuvent changer radicalement une personne...

- J'espère avoir des réponses Capitaine...

- Et tu en auras Styx, il y a d'autres anciens membres de la garde Royal avec toi ?

- Nous sommes trois au total, nous avons réussi à fuir Barbe Noire peu de temps après son retour du palais royal et le début de l'extermination... Ils surveillent l'autre entrée du village actuellement.

- Soit... J'irais les voir plus tard...

J'avais vraiment mal au cœur, je ne pensais pas avoir cette sensation à nouveau, mais... J'avais encore de l'amour pour mes hommes mêmes si ça fait des années que je ne sers plus le défunt Septim. Suite à cette conversation, j'annonce à Barlock que je vais à l'autre entrée du village pour rencontrer mes anciens soldats. Il s'agissait d'une femme à la peau bleue capable de faire preuve d'une souplesse et d'une agilité hors du commun ainsi qu'un homme au long nez rouge qui a une capacité similaire à celle des Minks avec l’électricité de son corps. Cela me faisait drôle de le refaire appeler Capitaine.

Mais l'heure de vérité approche et Barlock est en train de réunir le village ou du moins, tous les Dreadman afin de comprendre la situation. Mais avant cela, je devais rencontrer le chef du village et discuter avec lui.

La bâtisse -ou cahute selon le point de vue- du chef de ce village était au centre de ce dernier, elle était plus grand et imposante que tous les autres bâtiments visible à l'intérieur des parois naturels de Makgora. Pour commencer, la porte de cette maison n'était pas simplement une vulgaire porte qu'on poussait, non, c'était comme une forteresse, une porte s'ouvrant doucement comme une grille avec des bruits de chaînes et de mécanismes divers.

Un long tapis rouge était posé sur le prolongement de l'entrée de la même largeur que le portail. Je pouvais constater des hommes semblant « haut placé » dans ce système tribal comme des conseillers ou quelques choses dans le genre sur les côtés du tapis. Le plafond semblait assez haut, l'éclairage était fait avec des lanternes enflammées accrochés au plafond et du même design que le reste du village. Si on suivait la décoration, on pouvait voir deux gigantesques cornes ou défenses qui créer une certaine limite avec les quelques marches qui mènent au trône du chef de village. Une décoration assez typique d'un chasseur avec des crânes de gibier et quelques bougies à proximité du siège afin de garder éclairer l'homme en question.

C'était également un Dreadman, et de ce que je peux constater, il doit être de la même famille que Styx, il avait le même type de physique cependant, il avait la peau bleue avec des tatouages blancs visible ainsi qu'une Iroquoise rousse tout comme sa barbe finissant par trois tresses. Son corps était limite recouvert de trophée et pas seulement animal visiblement. Il me regarde, l'air tout à fait serein, ce type avec l'étoffe d'un chef, et visiblement, il n'avait aucune crainte.

- Salutations... Flèche Noire...

Je m'avance donc jusqu'au escalier avant de le regarder dans les yeux et le saluer respectueusement, mais il reprend la parole immédiatement :

- Ne te fatigue pas avec le protocole, je ne suis pas notre roi, ni ton supérieur. Je t'avoue que ta venue ne me fait ni chaud ni froid. Je ne voulais pas à la base te revoir sur ces terres. Mais tes anciens soldats dont mon frère t'ont défendu parfois à en devenir ridicule...

Le chef se lève donc et me regarde assez menaçant, il avait une lance dans le dos donc il valait mieux éviter de faire l'idiote :

- Tu as abandonné ta nation pour Barbe Noire et j'ai tenté de recoller les morceaux après la catastrophe. Maintenant, à toi de me raconter ton histoire, et de savoir si je t'autorise ou non à divulguer ces informations à mon peuple.

D'accord... Il me considère même plus comme une Dreadman, sinon il aurait utilisé «notre peuple ». Et en plus, même pas, il se présente ! Ça annonce bien la couleur... Ne détournant pas mes yeux des siens, j'affronte ce chef de village dans une bagarre de regard pendant que je déballe ce qui m'est arrivé. Ma mort, la prise d'otages, le chantage, au début, je voyais bien qu'il me prenait pour une menteuse, et à juste titre... Qui donc croirait une personne qu'il considère comme une traître à la première seconde ?

Au fur et à mesure de la conversation, et toujours en me regardant dans les yeux, le dreadman méfiant devient de plus en plus attristé par mon histoire et surtout par la nouvelle de la mort du Roi.

- C'est une regrettable et triste histoire que tu me racontes là Flèche Noire... Je comprends un peu mieux ce qu'il s'est passé et pourquoi on te défendait. Cependant, ma confiance ne se gagne pas ainsi, et pour l'instant, je ne compte pas te laisser partir ainsi en connaissant l'emplacement de cette île. Tu vas d'abord devoir faire tes preuves, et devenir, ou plutôt... Redevenir l'une des nôtres. Tu es venue avec Barlock si je me souviens bien, dans ce cas, il te fera rencontrer toutes les personnes de ce village afin que tu connaisses un peu qui fait quoi ici, et puis... Peut-être que je t'emmènerais faire une partie de chasse une fois que tu auras rendu service à l'île et expliquer au peuple la situation. D'abord rencontre un peu tout le monde, pour certains, tu es qu'une étrangère, donc autant qu'ils te connaissent quand tu feras la révélation.

- Soit... Il en sera ainsi, mais avant de te quitter, j'aimerais connaître le nom de la personne qui a su maintenir les Dreadman liés ainsi que créer l'unité entre notre race avec les homme-poissons et le minks.

- Je me nomme Jalnon, maintenant va.

Alors que je commence à sortir, je peux l'entendre tousser de façon caverneuse avant que le médecin à la peau verte vient tout de suite se rapprocher de lui... Ce n'est pas mon affaire alors que je continue ma route.

Voilà maintenant quelques jours que je suis installé dans ce village, je commençais un peu à connaître quelques visages, je squatter chez Morgane, la Dreadman bleue qui garde la porte du village que j'ai vu à mon premier jour. On se ressemble beaucoup sur certains points. Des femmes fortes, indépendantes et qui ne se laissent pas faire quand les choses se corsent. Nous sommes très vite devenu complice au point de nous raconter des anecdotes du temps de Jamil pour se rappeler le bon vieux temps. Cependant, elle insistait parfois tout comme Styx et Enma (le dreadman rouge au long nez) pour savoir ce qu'il s'est réellement passé à Jamil. Je les ai donc envoyés plus d'une fois balader en leurs disant que tout sera dit à tout le monde une fois l'autorisation de Jalnon donnée.

Mais aujourd’hui, je devais appartement rencontrer celui qui a repris le savoir de ma race et qui semble même améliorer les choses. Celui qui a créé le titan de fer qui m'a amené jusqu'ici et qui permet de voyager sur Calm Belt. Barlock était donc avec moi pour m'emmener en dehors du village, à plusieurs mètres de ce dernier, je pouvais constater des... Armes de siège ? Des sortes de catapultes ou d'arbalètes géantes. L'île se prépare pour une guerre ? Qu'est-ce qu'il se passait...

- Je suppose que tu te questionnes sur tout ceci, Jalnon pense qu'il nous sera utile un jour d'avoir un tel armement pour défendre notre île si Barbe Noire ou un quelconque pirate vient chercher les embrouilles sur cette île. Zemeckis travaille énormément pour notre « nation » et il en prend un plaisir assez... Anormal.

- Anormal ? Qu'est-ce que tu veux me dire ?

- Tu comprendras quand tu vas lui parler ou même le voir à l'œuvre.

Fronçant les sourcils, je me rapproche donc de ce gigantesque hangar ou des bruits de métaux et une chanson bizarre se fait entendre. J'avoue que d'entrer, c'était bizarre, il y avait comme quelque chose d'épique alors que c'était juste des percussions diverses et métalliques. Une voix assez irritable et un peu cassée ou déraillé se faisait entendre :

- Je suis un Minks et je tape sur des trucs ! Tape ! Tape des trucs ! Tape ! Tape des trucs ! Et mon génie est vraiment sans limite ! Vraiment ! Vraiment sans limite ! Vraiment ! Vraiment sans limite ! Serre les écrous ! Avant que je pète un boulon !

La curiosité ambulante semblait vraiment prendre son pied tandis que l'orc me désigne l'entrée que j'ouvre avec un peu de difficulté. Et là, je voyais un autre bateau de fer et d'acier en plein milieu de sa construction. Il construit... Un navire... En plein milieu de l'île ?! Bon après, le hangar était assez grand pour voir d'autre conception d'arme de destruction ou des moyens de locomotion terrestre.

La voix que je discerne semble quand même bien résonnait et de ce que je peux comprendre, elle sort de la grosse cheminée.

- Zemeckis ?

Quelques secondes de patiente suffisaient pour comprendre que le scientifique n'avait pas entendu et continue de chanter à tue-tête.

- ZEMECKIS !!!

Un bruit de clé à molette qui tombe se fait entendre avec un bruit de douleur lorsque la voix du minks se fait entendre :

- Plaît-il ?!

- Sort de là, je dois te présenter une nouvelle.

- Oh oh, Jalnon m'avait prévenu qu'il y avait un nouvel arrivant. Gné gné !

Les derniers bruits étaient visiblement des cris d'encouragement pour lui-même afin de sortir de la cheminée lorsque je vois deux petites pattes poilues se poser sur le bord du conduit de la cheminée avant de voir une horrible vilaine tête de rongeur ou quelque chose dans le genre avec un sourire de joker.

- Ah ! Salutations ! Mademoiselle !

La petite boule de poil galère à sortir de la cheminée avant de tomber lamentablement de cette hauteur assez importante et ressortir des débris de caisse comme si de rien était. Il devait faire pas plus d'un mètre de haut, des poils bruns de partout, un peu plus foncé à certains endroits de son corps ainsi que quelques marques de brûlures. Certainement à cause d'accident du travail. Il devait faire pas plus d'un mètre de haut, des poils bruns de partout, un peu plus foncé à certains endroits de son corps ainsi que quelques marques de brûlures. Une sorte de tenue à l'épreuve des flammes et imperméables de ce que je peux voir comme texture, bref... Une boule de poil en savant fou quoi...

- Je me nomme Docteur Zemeckis ! Ou professeur comme vous voulez ! Et vous êtes... ?

- Jessie Mary... J'apprécie de parler dans les yeux de mon interlocuteur généralement...

- Oh ? Vous parlez des lunettes ?! Et bien, il faudra faire avec, j'ai eu un accident, un bout de metal un peu sous pression m'est arrivé en pleine poire et depuis, j'ai les lunettes qui sont encastré dans mon crâne. C'était douloureux au début, mais on s'y fait. Et heureusement, je n'ai pas de buée ou connerie de ce genre dans mes lunettes. Et mes poils font évacuer l'eau si besoin enfin... Mes larmes, mais pour ça faudrait que je pleure. Et bien, il faudra faire avec, j'ai eu un accident, un bout de metal un peu sous pression m'est arrivé en pleine poire et depuis, j'ai les lunettes qui sont encastrées dans mon crâne. Mais bon, je parle beaucoup ! Vous voulez voir mes expériences ?!

Un grand sourire satanique s'affiche sur la bestiole tandis que je ne savais pas trop ou me mettre...

- Et bien... Je suppose que oui, sinon je ne serais pas venu voir l'ingénieur qui a créé ce genre de navire.

- Oh, vous allez me faire rougir ! Suivez-moi ! Il y a plein de choses à voir ! Pénélope ! À moi ! Pénélope !

- J'arrive !

C'est alors que je la voie, ma cousine... Je ne l'avais vu que très rarement et la dernière fois remonte à bien longtemps maintenant. Pendant un court instant, je me demandais si elle allait me reconnaître, mais quand je me retrouve par terre avec un cri féminin et un corps au-dessus de moi... J'ai plus à me poser la question.

Après quelques minutes d'explication, j'arrive à me décoller d'elle et à me relever avant que Zemeckis ne reprenne la parole en tapant un peu sur ma cousine comme un enfant dopé au café et au sucre :

- Allons allons ! Je t'ai appelé pour me remplacer sur le bateau ! Je faisais les fourneaux, charge toi s'en afin que je puisse guider notre invitée !  

Cela faisait à peine quelques minutes que je venais de retrouver un semblant de famille que je vois déjà ma cousine surexcitée repartir vers l'endroit d'où vient la boule de poil savante. Cette dernière d'ailleurs commence donc à me faire la visite de ce hangar gigantesque qui semble en plus abriter un sous-sol :

- Et donc ici... Qu'est-ce que vous faites en dehors de ce genre de navire... ? D'ailleurs, comment vous les emmenez à la mer après ?!

Le scientifique mink rigole un peu en me regardant depuis sa hauteur :

- Et bien, nous avons nos méthodes pour le faire, le chef ne veut pas m'installer proche de la cote de peur que je me fasse kidnapper, le seul qui est autorisé à rester sur la côte, c'est l'éleveur de monture Maoï, vous l'avez certainement vu étant donné qu'on a besoin de ces créatures pour venir jusqu'ici rapidement et sans encombre.

- D'ailleurs à ce sujet... Qu'est-ce qu'il y a comme animaux ici ? Et en flore ?

- Oh de ce côté, je ne suis pas expert, le chasseur ici, c'est notre bon chef de village Jalnon, il a un tableau de chasse étonnant, des grosses autruches, des tigres à dent de sabre, des espèces d'éléphant mutant ou je ne sais quel animal préhistorique. D'ailleurs, je pense que c'est à cause de la chasse aussi qu'il est malade.

- Je l'ai entendu tousser, mais ça allait pas très grave

- Pourtant, ça l'est, Jalnon a contracté une maladie qui est assez... Persistante et nuisible pour votre race, comme si votre métabolisme n'était pas encore adapté. Barlock a certainement dû, vous expliquez qu'il cherche justement un traitement à ça, une épidémie serait dévastatrice pour la communauté. Heureusement, seul Jalnon est pour l'instant dans un état presque critique, et pourtant, on dirait qu'il pète la forme à continuer ses séances de chasses... Bref, voici le secteur arme, j'y tente de confectionner des prototypes ! Admirez !

Il montra alors un secteur ou pas mal de présentoir était présent... Il y a de ces armes à feu ! C'est juste aberrant la taille que font certaines. On dirait limiter que ça pourrait tirer un mini boulet de canon, de quoi détruire un membre si c'est tiré à court porté... Ou alors il y a des fusils de moyen porté avec trois canons et une baïonnette, d'ailleurs, y avait un peu de sang dessus... Ça a certainement dû être testé.

Puis, une arme bien intrigante que je prends en main :

- Oh, c'est mon prototype de lance harpon ou grappin, ça fait les deux ! C'est pratique pour accrocher quelque chose et le ramener ou juste prendre une prise ou cible trop éloignée pour lancer à la main.



- Vous en avez d'autres des comme ça... ?

- Nop, mais je serais content de savoir qu'une de mes babioles est utilisée ! Prenez-le, ça me fait plaisir

- Soit, merci bien...

- Continuons !

Le professeur Zemeckis continue donc son parcours avant que je ne remarque une sorte de tour de cuivre avec une grosse boule au sommet ainsi qu'un cercle en hauteur et en cuivre délimitant un périmètre de sécurité :

- Et ça s'est quoi... ?

- Oh ça ? Un piège, mais un peu trop... Coûteux en énergie, attention les yeux ! Et n'allait pas dans le cercle !

Le petit lemming ou je ne sais quoi se met à courir vers une machine à vapeur et l'actionne avant que le cercle devienne électrifié et provoque des arcs électriques se dirigeant vers le sol. Puis à nouveau, le scientifique actionne la machine :

- Voilà, ça sert à rien, ça prend trop de place et de temps à être installé, mais j'espère un jour pouvoir utiliser ce truc !

- Vous créez beaucoup de choses qui ne sont pas utilisables, j'ai l'impression

- C'est en faisant n'importe quoi que parfois, on finit par toucher au génie pur et à la perle rare ! Bon allez, on passe à la suite !

Après quelques minutes, on arrive à un espèce de fauteuil roulant avec... Un moteur ? Comme si la personne assise dessus n'avait pas besoin d'utiliser ses bras pour avancer, mais juste sa main sur une petite chose sur le bout de l'accoudoir droit. Zemeckis m'explique que c'était pour un estropié qu'il avait fait ça, mais le gars en question était mort avant de pouvoir utilisé la chose. Ensuite, il me montre une sorte de véhicule sur deux rouges avec un crâne d'animal inconnu sur le devant, ça avait l'air d'enfer :

- Ah... Ça, ça fait partie de mes plus grandes réussites ! C'est un véhicule capable de défier la vitesse Phorus ! Malheureusement, je manque de temps et de matériel pour en créer plusieurs, mais ce bijou marche du tonnerre ! Et après... Y a ma petite déception qui est... Ce truc, je ne lui ai pas donné de nom, je voulais faire à la base un engin hybride pour une personne capable de marcher et voler pour nos éclaireurs afin de surveiller l'île. Le problème, c'est que... Ça marche, mais ça ne vole pas, enfin... Ça ne décolle pas, je n'ai pas encore trouvé le moyen d'y arriver.

Alors que je regarde l'engin, un immense papier bleu sur un tableau attire mon attention.

- Et ça ?

- Oh... Ça, c'est mon projet ultime... L’apothéose de mon génie ! J'appellerais ça un navire volant, un bateau capable de voguer sur les flots et aussi de prendre les airs quand ça lui chante. Les sous-marins, c'est bien beau, mais... Rien ne vaut quelque chose qui vole. Imaginez... Un navire capable d'aller n'importe où ! D'utiliser les courants aériens ou maritimes sans jamais avoir de soucis. Malheureusement... La aussi, je n'ai pas le matériel et j'ai peur d'obtenir le même résultat qu'avec mes minies sentinelles...

- Intéressant... Et prodigieux...

Je me rapproche donc des croquis, regardant dans les détails toutes ces choses avant de me rappeler de ma discussion avec la shichibukai Juvia... Je n'avais pas encore visité les îles célestes, et leurs technologies seraient très avancées aussi... Avec un peu de chance :

- Et si je vous disais que je peux vous trouver le matériel si j'en ai le temps... ?

- Cela serait miraculeux mademoiselle... Un véritable miracle... Je veux bien vous faire ce navire si vous me rapportez ce qu'il me faut... Pour le bien de la science !

Les jours passaient encore et encore, la population me connaissait bien maintenant, et je n'avais toujours pas pu raconter l'histoire de notre pays à qui que ce soit... Enfin, en dehors de Barlock. Seulement, ce matin-là, Jalnon voulait me revoir dans ce qui pourrait s’appeler la salle du chef ou du trône. Après quelques minutes pour retrouver mon arc et mes autres affaires chez Morgane, je me retrouve de nouveau dans cet endroit, Jalnon en face de moi en train de tousser un peu :

- Salutations... Flèche Noire, comme je te l'ai demandé, tu as vécu parmi nous, tu as renoué les liens avec ton peuple... Et je suis fier, de t’accueillir maintenant dans cette... « Tribu ». Parce que nous ne sommes plus qu'une poignée, une misérable petite Horde de notre peuple jadis prospère. Cependant, avant d'officialiser tout ça et... De te laisser raconter la vérité aux autres... Je souhaite faire une partie de chasse avec toi, histoire qu'à mon tour, j'apprenne à te connaître.

L'espèce de troll se lève donc avant de récupérer sa lance et s'approche en posant sa main sur mon épaule, toussant une nouvelle fois un peu avant de la regarder du coin de l'œil :

- Je t'attends devant l'entrée du village, celle que mon frère garde, nous prendrons des montures adaptés pour notre petite partie de chasse. Nous partons pour trois jours, alors prépare toi bien, je m'occupe des vivres... Concentre-toi sur ton matériel.

- Soit... Je vous rejoins, Chef...

- Appelle-moi Jalnon, parmi tous ceux qui habite ce village, celle qui a le plus de grades et de faits militaires ici c'est toi...

J'avoue que je ne saisissais pas trop sa manière de faire, il me considérait comme égal ? Alors qu'à mon arrivée il me traitait de traitre... ? Peut-être qu'il a vu quelque chose en moi que je n'ai rien remarqué, ou connerie du genre. Après qu'il a quitté la salle, je me dirige vers mon domicile dans lequel je retrouve Morgane en serviette qui sort de la douche. Elle me demanda ce que le Chef me voulait, question à laquelle j'ai répondu tout simplement par la description de la scène plus tôt. Morgane semblait... Pensive sur mes dires, je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe actuellement, mais j'ai une partie de chasse qui m'attendait ! Je récupère donc un baluchon dans lequel je mets le matériel nécessaire, pierre à feu, sac de couchage, quelques bricoles de Zemeckis ainsi que mon arc, mes flèches ainsi que ma dague.

Une heure est passée depuis la demande de Jalnon, ce dernier m'attendait avec deux tigres à dents de sabre équipé de selle et de bagage. Ça avait déjà plus de gueule que les autruches préhistoriques que j'avais vu à mon arrivée.

- Pourquoi ces prédateurs en monture ?

- Elles n'ont pas peur de s'approcher de notre proie, tandis que les Phorus fuient devant elle.

- Je vois... J'imagine que c'est quelque chose d'assez... Gros que tu prévois de ramener ici.

- En effet, il s'agit d'une créature presque... Mythologique qu'on pourrait connaître sous le nom de Cockatrice, c'est un animal préhistorique qui a donné la naissance à ce mythe, elle a la même apparence, mais heureusement, elle ne change pas en pierre ses victimes...

- Je vois, c'est donc très gros... Et bien, allons-y !

Je pose donc mon sac sur le dos de ma monture qui contrairement à l'autruche et bien plus coopératif et plus confortable au passage. Bien installé sur le tigre, je regarde Jalnon qui à déjà sa lance à la main et commence à avancer après avoir fait un « Au revoir » à son frère qui semble au passage très inquiet pour lui. Le chef était gravement malade si je me souviens bien des dires de Zemeckis... C'est compréhensible que tout le monde soit assez inquiet pour le chef du village.

- Que la chasse... Commence...

Pendant plus d'une demie journée, nous avons chevauché ces bêtes pour nous rendre vers des sortes de légères collines pas si loin que ça de la mer, le temps de voyage avait sacrément grandi à cause de la vitesse des tigres à dents de sabre qui sont des créatures basées sur la vitesse de pointe de courte durée et non sur l'endurance comme les autruches que j'ai autrefois monté. C'est donc là, proche de ces petites montagnes ou grosses collines que nous nous sommes installé avec Jalnon.

Je n'ai pas énormément discuté avec lui, ou du moins, c'est lui qui a occupé toute la conversation, il m'a expliqué la faune et la flore de l'île en s'arrêtant parfois pour me montrer des choses, ce qui a également participé au rallongement du temps de voyage. Mais c'était très instructif, cet homme était un chasseur né et c'était beau à voir une telle passion dans l'âme. Pendant un instant même, je me suis surprise en train de l'envier d'avoir une telle passion et envie de vivre... Jalnon m'a également raconté que la Cockatrice était la seule créature qu'il n'avait pas encore tuée et affichée sur son tableau de chasse dans sa maison, et il voulait à tout prix obtenir ce trésor avant que la maladie l'emporte.

Apparemment, ça faisait plusieurs fois qu'il venait ici, pour étudier la bête, connaître ses habitudes, ses proies, sa manière de faire, il me disait aussi qu'il avait déjà tenté d'affronter la bête pour voir de quoi elle était capable et comment elle affrontait le danger, mais le chasseur a dû fuir rapidement en voyant que seul, c'était impossible. Cependant, selon lui, avec moi, il y avait beaucoup plus de chance que la chasse soit couverte de succès !

La nuit arrive doucement et le camp est dressé depuis quelque temps maintenant, je fais doucement le petit feu devant Jalnon qui me regarde faire. J'avais un peu de mal à communiquer avec lui à vrai dire, il était de base méfiante avec moi et maintenant le voilà en train de chasser avec lui, son passe-temps favori qui ne fait partager à pas grand monde.

- Pourquoi m'avoir choisi moi pour la chasse... ? Votre frère ou même certain autre membre de Makgora sont aussi fort voir peut-être plus fort que moi ou vous-même.

- Je t'ai choisi, car tu es une chasseuse également, certes, tu ne chasses pas les animaux, mais des êtres humains ou doués d'intelligence maintenant si je comprends bien.

- Oui... Enfin... À la base, je ne voulais pas faire ça...

- Mais tu y as pris goût, je suppose... Et tu cherches toujours de plus gros gibiers ou défis à battre pour te sentir vivante n'est-ce pas... ?

On avait des histoires totalement différentes, des manières de penser et de faire bien différentes également et pourtant... J'avais un point commun avec ce mutant, certes ce n'était pas exactement la même chose, mais les sentiments et sensations sont quasi identiques.

- C'est totalement ça.. Je ne pensais pas qu'un chasseur comme vous pouvez ressentir la même chose, enfin... Presque la même chose.

- Oh, tu sais... Je me défends justement de tuer des humains quand nous pillons les îles voisines ou sur Grand Line, car j'ai peur d'y prendre goût et de me lasser de la chasse sauvage.

- Tu fais bien... Quand on y prend goût... On se sent... Incroyablement vide, un vide qu'on ne comble qu'en prenant la vie des autres...

Jalnon me regarde de façon sombre et un peu plus sérieuses :

- Je suppose que tu veux la mort de Kurohige après tout ce qu'il a fait à notre peuple et ce qu'il t'a fait...

- Oui... J'ai déjà commencé à magouiller contre lui afin d'avoir ma vengeance dès la première seconde où je me suis rendu compte que Barbe Noire me ment avec les otages.

- Et si au final, ils étaient vivants

- Impossible, sinon Barbe Noire me les aurait montrés de temps à autre pour que vraiment, je fasse ce qu'il veut depuis tout ce temps... Ils sont morts. Et c'est sur...

- Je vois... S'il te plaît, Mary, ne met pas le village dans tes histoires... Oublie cette vengeance et reste avec nous sinon...

- Impossible, j'ai une marque gravé au fer rouge dans mon esprit pour me rappeler les horreurs de cet homme et de son équipage. Mais... J'avoue que demander de l'aide à mon peuple est une idée qui m'a traversé l'esprit.

- Justement... Ne le fais pas, même s'ils ne connaissent pas encore toute la vérité, la plupart d'entre eux savent qui tu as été et seront prêt à te suivre pour n'importe quoi... Mais s'il te plaît, ne les engage pas dans ta folie vengeresse, Barbe Noire est un Yonkou, et je ne veux pas voir le reste de mon peuple dans l'eau delà une fois que je serais plus là...

- Je ne peux rien te promettre Jalnon...

Nous étions passés au tutoiement chacun et une certaine intimité, c'était installé, il avait peur pour son peuple, et c'était compréhensible. Mais... Je n'ai plus le cœur à penser aux vies que je peux sauver, maintenant, je pense aux vies que je peux utiliser et que je veux supprimer.

La nuit a été longue pour nous deux, nous nous sommes organisé des tours de garde afin de dormir ce qu'il faut pour le lendemain et également assuré la protection de l'un et de l'autre. Les montures s'occupaient un peu durant la nuit de faire fuir les petits charognards ou autre petit mammifère cependant, c'est le feu qui faisait fuir les plus grosses créatures qui rôdaient dans l'ombre. Seul Jalnon savait quel genre de bestiole titanesque se balader dans le coin. D'ailleurs, pendant un tour de garde, j'ai pu entendre un horrible cri strident d'oiseau géant, ça avait réveillé Jalnon qui m'expliqua que c'était la Cockatrice justement, et que la bête nous avait déjà repérées depuis bien longtemps, mais nous attaquer pas tant que nous ne sommes pas agressifs ou qu'on n'empiète pas sur son territoire. Territoire qu'est ni plus ni moins que les collines non loin de notre position.

Au petit matin, le chasseur et moi refermons le camp avant d'éteindre le feu et de reprendre les montures pour se diriger vers le domaine de la créature tant convoité par Jalnon. La colline de plus prêt est bien plus... Imposante qu'on pouvait le croire depuis le camp.

- Ça a l'air de bien grimper, je suppose que la Cockatrice est toutes en haut... ?

- Exactement.

La montée plus que périlleuse avec la roche fragile et la végétation assez embêtante est longue et pénible pour Jalnon, personnellement avec mon agilité, je galère un peu moins. Après, j'étais bien moins lourd que lui, au passage, nous avons laissé les tigres en bas afin qu'ils puissent faire leurs vies en attendant notre retour.

Quelques heures plus tard, nous arrivons enfin au sommet de la colline où il y avait juste un plat remarquablement vide, pas une plante, pas une pierre, juste de la terre battue et également... Un nid, totalement, vide également. Et puis soudain, un hurlement, le même hurlement que j'ai pu entendre durant mon tour de garde, une gigantesque ombre passe donc au-dessus de nous et un nouveau cri se fait entendre avant que la créature se pose devant nous, prête à attaquer. C'était un horrible mélange entre un dinosaure ailé et un coq aux yeux aussi jaune que vide, sans pupille ni rien. Comme si cette chose venait d'un autre monde. Son bec est pointu tout comme les griffes de ses pattes arrières et les crochet sur ses ailes.

- Fait attention, il peut nous tuer ou nous dévorer en un instant...

- Aucun souci...

Un combat violent commence à s'engager, Jalnon et moi-même commençons à tourner autour de la créature qui agite aile, bec et queue pour mettre de la distance. Tentant vainement de nous béqueter. Je suis à l'opposé de Jalnon histoire de faire perdre la tête à la créature, mon arc en main, une flèche encochée, je cours, je bondis, j'esquive les coups avant de tirer mes premières flèches sur la créature. Visiblement, elle n'apprécie pas du tout le geste et commence à se concentrer sur moi. Tandis que je faisais diversion, Jalnon lui en profite pour sortir des bolas et entraver les pattes de la créature. Cette dernière se casse la gueule très rapidement en bougeant dans tous les sens avant de se redresser sur ses ailes. Regardant les filets empêcher ses mouvements, je la vois déplacer sa tête pour venir mordre les cordages avec son bec cisaillé et j'en profite pour lui tirer une flèche en plein milieu de son œil, ce qui une nouvelle fois la fait hurler.

Jalnon lui, s'est rapproché de la créature pour bondir sur son flanc et la planté de sa lance qui perfore la chair de la créature qui lâche un cri de douleur atroce pour les oreilles. Soudain, les liens se brisent d'eux même sous la rage du monstre qui subitement donne un coup violent avec le crochet de son aile dans le ventre du chasseur qui valdingue plus loin.

- JALNON !

Inquiet pour la première fois depuis des lustres, je regarde la bête avant d'encocher une nouvelle flèche que je tire dans son œil valide avant de courir rattraper la lance de Jalnon qui était tombé au sol plus tôt et sauter de toutes mes forces vers la poitrine de la créature, plantant l'arme en plein cœur. Ce qui au bout de quelques secondes, après des débattements et des râles d'agonies, abat la bête devant moi...

Une fois ça, je cours vers Jalnon que je relève, regardant sa blessure qui n'a pas l'air si profond selon moi :

- On l'a eu, on ramènera ton trophée, mais faut te soigner d'abord !  

Je m'empresse donc de le mettre sur mes épaules en prenant le maximum d'affaires possible en laissant la cockatrice sur place. De toute façon, aucune créature ne viendra de peur qu'elle soit toujours en vie. Mais la vie de Jalnon était plus importante...

Jalnon a été pris en soin intensif par Barlock et d'autres hommes, en attendant, j'avais ramené la Cockatrice au village avec l'aide d'autres habitants, ça faisait deux jours maintenant que les médecins travaillaient sans relâche pour soigner leur chef. Seulement... Au bout de ces deux jours, Jalnon me demande dans la salle du trône, à mon arrivé, la salle était complètement noir de monde, et seul le tapis rouge étais encore sans personnel dessus.

Le chef me regarde tandis que je pouvais admirer la tête de la cockatrice sur le mur au-dessus du trône, je peux l'entendre tousser de plus belle malgré le bruit de la porte qui se referme derrière moi :

- Flèche Noire... Approche... Viens plus prêt...

Je m'exécute donc, le regardant avec une certaine empathie pour lui, remarquant ses bandages et un espèce de pu vert qui traverse les bandages, visiblement sa plaie est infectée ou la maladie qu'il a n'arrange pas les choses... :

- Jalnon...

- C'était une excellente partie de chasse... Mais ma dernière heure est arrivée...

- Enfin de compte... C'était ta dernière chasse... Mais notre peuple lui, survivra.

- Je n'ai jamais eu confiance en toi, cependant... Tu as su me montrer... Qu'il restait du bon en toi... Que tu peux encore redevenir celle que tu étais... Et jamais je n'aurais imaginé que ce serait toi, qui prendras la protection de notre peuple. J'ai eu une vision... Ou une hallucination... Et j'ai eu ton nom... Il va falloir que tu prennes tes responsabilités, et que tu diriges.... Il faut que tu deviennes... La chef de Makgora...

Il a de plus en plus de mal à parler, je pouvais voir la vie s'éteindre dans ses yeux, et c'est sur ces derniers mots... Que Jalnon, chef de Makgora décède d'une blessure de chasse... La salle reste silencieuse pendant quelques secondes avant que les premières personnes commencent à pleurer et à sortir de la maison.

Je... C'était bien la première fois, que je me vois verser une larme depuis ma renaissance, je pensais que je ne pouvais plus pleurer après ma mort et pourtant... Ce bougre a réussi à me faire pleurer... C'était la première mort sur laquelle je n'éprouve aucun... Plaisir, mais de la tristesse... Comme quoi... Une partie de chasse peut lier deux personnes plus qu'on ne le croit...

Les minutes passèrent, minutes qui deviennent une heure, j'étais là, devant le trône, à regarder le corps de Jalnon inerte, et c'est Barlock qui vient m'attraper l'épaule :

- Jessie... Il faut sortir maintenant... Nous allons faire ses funérailles sur l'estrade... Dis la vérité au peuple...

Après quelques minutes, je me retrouve donc devant le lit de bois avec le corps de l'ancien chef de Makgora dessus. Prenant une torche, j'y mets le feu avant de dire à haute voix :

- Jalnon... Est mort, mais je vous dois la vérité... Barbe Noire... Est à l'origine de tout ça, il a décimé notre patrie, éradiqué notre pays au point de ne plus rien y reconnaître. Le gouvernement nous a abandonné, tout comme il délaisse les hommes poissons ou encore les minks. J'ai vu les atrocités de ce monde, j'ai vu l'esclavage et la corruption de ce monde. Notre roi... Est mort !

Je me retourne par la suite devant la population, pensant à la promesse que je n'ai pas pu faire à Jalnon :

- Quels sont ceux... Qui veulent m'aider à nous venger ?

Soudain, la population de Makgora relève les regards, remplie d'espoir et de soif de victoire, hurlant, levant les bras

- OUAIS ! POUR JAMIL ! POUR JALNON !

Ainsi... Est née l'équipage des oubliés... The Forgotten. Homme poisson, Dreadman, Minks... Tous unis sous une même bannière... Celle de Jamil et du Roi défunt Septim.